VOYAGE PHOTO AU COSTA RICA (2)

De la pointe sud au Cerro Chirripo

2e partie de ce voyage au Costa Rica, puisque je m’éternise… Trop de choses à vous raconter sur ce formidable périple!

Alors reprenons le fil et revoyons où nous en sommes…

On quitte la pointe sud (point C), après 48 heures de repos et de jeûne forcé, pour filer vers les sommets (point D).

… vers San Gerardo de Dota, entre vallée centrale et cordillère de Talamanca. On oublie la chaleur humide de la côte pacifique… A plus de 2000 mètres d’altitude, la fraîcheur d’une des régions les plus hautes du pays vous accueille.

C’est écrit sur notre plan de voyage… enfin, un peu de fraîcheur!

Mais très franchement, la transition est subite. On tente de se réchauffer avec plusieurs couches de chandails désespérément humides. Mais on essaie surtout de reprendre notre souffle… À cette altitude, quelques symptômes font leur apparition: nausée, maux de tête. Mais il faut trouver le sommeil, parce que le réveil viendra vite: 4h30, on doit être au garde-à-vous. La chasse au Quetzal, c’est pour les lève-tôt! Physique, ce voyage, que je vous disais… ;-)

Le Quetzal resplendissant

C’est le but ultime de ce voyage: apercevoir, même de loin, le légendaire Quetzal resplendissant, oiseau national du Guatemala, vénéré par les Mayas. Mais c’est un défi colossal. On peut le surprendre dans deux régions, ici et dans le Monteverde. Mais ils se font rares. Plusieurs font le voyage pour lui, mais retournent chez eux bredouilles.

KEYLER M’A DIT: Cette splendeur, de la famille des Trogons, ressemble à un oiseau du paradis: sa couleur dominante est le vert émeraude! Son ventre est rouge, les rémiges noires et les rectrices externes blanches. Le mâle arbore une queue qui peut mesurer plus de 50 cm. Il se laisse mourir de faim et de soif en captivité. Le Quetzal se tient dans les forêts humides de montagnes, dans des zones entre 2000 et 2700m d’altitude.

C’est le cas de le dire, on a le souffle coupé, dans tous les sens du terme, quand on l’aperçoit!

Et moi qui croyais réaliser ce haut-fait du voyage au bout d’un long trek, dans la solitude des collines de Dota… nenni! Aux aurores, on se retrouve coincés sur un petit bout de route, entre les camions, au milieu d’une foule de touristes de l’oiseau. Les guides savent que des avocatiers se trouvent en bordure du chemin, l’arbre de prédilection du Quetzal qui se nourrit de ses petits fruits.

Cela dit, miracle, le groupe frémit, la chance nous sourit: le coquin se pavane au bras de sa douce, à quelques dizaines de mètres de nous. Un couple, SVP! Notre guide a décidément du flair.

Ce n’est pas la photo du siècle puisque les restrictions sont nombreuses: pas de lumière, pas de flash et on ne peut pas l’approcher! Voilà donc une image très bruitée et archi-recadrée. Mais vous pouvez quand même apprécier la magnificence de ce volatile considéré comme LE PLUS BEAU DU MONDE!

Turialba

Il est maintenant temps de repartir vers la chaleur et l’aventure du Rio Pacuare (point E).

En chemin vers notre prochain hébergement, le paysage change de façon draconienne. Nous traversons une zone de culture d’altitude et de plateaux sur les riches terres volcanique qui entourent le volcan Turrialba. Partout, champs de plantes ornementales, ananas, cacao, agrumes et cœurs de palmiers à perte de vue.

D’ailleurs, puisqu’on en parle, du champs à votre assiette… Le « palmito » frais que vous mangez ici – beaucoup plus croquant et savoureux que la version détrempée en conserve à laquelle nous sommes habitués – vient des feuilles de palmes en formation. Difficile de ne pas remarquer les défenses du palmier adulte!

Pacuare

Donc, quelques heures plus tard, nous arrivons au point de chute. Survivante de la Turista maxima, histoire de donner une chance à mes boyaux, j’ai opté pour l’arrivée par le chemin de terre défoncé et la tyrolienne en nacelle au-dessus de la rivière… Y en n’aura pas de faciles!

Une autre adresse unique signée National Geographic, où l’immersion dans la nature est totale. On fait corps avec une magnifique forêt tropicale primaire. Le lodge se déploie devant cette rivière réputée d’Amérique Latine pour sa beauté et ses rapides de niveau 3 et 4.

Pacuare piscine aérien — Piscine à débordement

Salle à dîner Pacuare — Salle à manger

Lodge Pacuare — Une suite dans la jungle

Pacuare souper chandelle — Souper à la chandelle

Partons à la découverte du vivant qui nous entoure… Des colibris à profusion, quelques Tangaras vermillon, des moucherolles à long brin.

Mais c’est surtout l’univers du Cassique de Montezuma, qui chante en vomissant presque son cri! Il est en période de nidification. Et ces nids, longs sacs tissés de brindilles, ils jonchent le sol. Le couple le fabrique ensemble, mais le mâle fignole les derniers détails. Si ça déplaît à Madame, elle coupe le fil qui le relie à la branche et le tout va choir par terre! Pas commode, Mme de Montezuma!

Périls et découvertes

Un midi, en grimpant les collines vers la tyrolienne pour survoler la canopée, quelques mises en garde de nos guides: se tenir loin des énormes fourmis « balle de fusil », dont la piqûre est la plus douloureuse au monde chez les insectes! Selon un célèbre enthomologiste et son échelle de pénibilité des piqûres, l’index Schmidt, on parle d’un score maximal de 4+. C’est comme « marcher sur du charbon ardent avec un clou de sept centimètres planté dans le talon« ! Voici le monstre qu’il faudra tenir à distance… Keyler s’en méfie comme la peste, encore plus que des serpents, lui qui a goûté à ses peptides neurotoxiques qui l’ont terrassé pendant 24 heures.

Certaines tribus amazoniennes en font un rite initiatique pour les garçons, à l’orée de la puberté. Voyez l’effet sur ce youtuber qui s’est prêté au rituel… âmes sensibles, s’abstenir!

Mais revenons à nos moutons… ou à nos aïs! Puisque, ô joie, un joli paresseux à trois doigts s’est pointé le museau sur notre chemin. Apparition providentielle, comme pour nous donner un cours de tyrolienne au ralenti! Puisque j’étais dépouillée de mon attirail habituel, le cellulaire a sauvé la mise…

Après avoir goûté aux joies vertigineuses de la tyrolienne, mangé comme une reine, photographié tout ce qui bouge, le temps est venu de quitter ce paradis sur Terre.

Et le départ fut mémorable: défiant ma trouille, j’ai opté pour la sortie côté… rivière! La poule mouillée portera bientôt très bien son nom! Le capitaine nous a dit quoi faire: comment pagayer, répondre à ses ordres (forward, backward, DOWN!), où se placer, sans quoi on se fera vite repêcher par le kayakiste qui nous tourne autour, au cas où… Rassurant! Et rafraîchissant.

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Trois heures sur un plan d’eau de pro (une des 5 plus belles rivières du monde pour le rafting en eau vive) à zigzaguer entre cols étroits , canyons et chutes spectaculaires. Avant de récupérer nos MacBook, passeports et sacoches rassemblés dans des poches étanches sur le raft de tête, on fera un picnic aux burritos sur le canot renversé. On croit rêver!

À venir, dans le dernier volet de cette trilogie: à la découverte du volcan Arenal et du Pacifique nord

11 réponses

carole labbé dit :
27 janvier 2019 à 10 h 30 min

Un voyage à faire rêver, autant pour les amateurs d’ornithologie que les experts. Ça fait 3 ans que j’me dit » faudrait bien aller vivre l’expérience » et c’est avec des blogues comme le votre que l’envie d’y aller, nous rattrape. Y a juste un » hic » le voyage nous fait un peu peur car physiquement, ça l’air assez demandant. Merci Sophie, pour le partage, qui nous fait voir le voyage sur toutes ces formes. Alors si j’comprends bien, ça prend une bonne forme physique et surtout ne pas avoir le vertige serait un » must » pour apprécier le voyage !?! Très bon article, encore une fois, j’ai hâte de voir le no. 3. Merci !
J’suis encore traumatisée par la vidéo, sur l’initiation ( les fourmis ) in-cro-ya-ble !
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- sophiethibaultphoto dit :
  27 janvier 2019 à 10 h 50 min
  
  Merci Carole! C’est exigeant si vous optez pour un voyage d’aventure. Il y a moyen de faire ses choix en fonction de sa forme physique et de son audace! Et puis, j’ai le vertige, mais ça ne m’a pas empêchée de m’élancer au-dessus de la canopée… On est tellement concentré sur la technique qu’on n’a pas le temps d’avoir peur! ;-) Pour ce qui est des bestioles, s’agit d’écouter religieusement son guide… et de prier! Le volet no. 3 s’en vient… À bientôt!
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  - carole labbé dit :
    27 janvier 2019 à 10 h 59 min
    
    Bon à savoir, pour les choix en fonction de sa forme physique. Merci !
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Monique Paradis dit :
28 janvier 2019 à 9 h 54 min

´Je suis une bonne voyageuse. Toutefois ma santé ne me permettrait pas de faire un voyage aussi demandant pour le corps que celui que vous avez fait au Costa Rica. Heureusement j’ai pu profiter de votre voyage et j’ai dévoré des yeux chaque photo et chaque ligne que vous avez écrite. Mon voyage au Costa Rica est fait. Le plaisir que vous avez eu est bien senti et fait le mien. Quel beau partage!
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- sophiethibaultphoto dit :
  4 février 2019 à 20 h 58 min
  
  Merci pour vos commentaires, Monique! Heureuse de vous avoir fait voyager!
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Gaétane Berthiaume dit :
28 janvier 2019 à 21 h 44 min

Wow!!!Quelle expédition! Il faut être en forme, aimer l’aventure et avoir quand même un brin de courage. Mais quelle expérience inoubliable. On attend la suite avec impatience.
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- sophiethibaultphoto dit :
  29 janvier 2019 à 10 h 19 min
  
  Oui, Gaétane, toute une aventure! L’occasion ou jamais de surpasser ses craintes. Je vais essayer de terminer ma trilogie cette semaine… Merci pour le commentaire.
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Brigitte Leclaire dit :
30 janvier 2019 à 20 h 29 min

Nous y sommes allés en 2001; nous étions parti à la recherche du Quetzal, sans grand succès! Que de beaux souvenirs vous m’apporter à vous lire! Nous partons pour la Tanzanie et le Kenya en août prochain. Merci pour vos références sur votre blog. Nous avons contacté Vincent et finaliser le tout aujourd’hui!
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- sophiethibaultphoto dit :
  30 janvier 2019 à 20 h 36 min
  
  Formidable! Vous allez faire le voyage d’une vie! Profitez-en bien!
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Alain Léveillé dit :
17 février 2019 à 19 h 20 min

Merci Sophie de partager ton magnifique voyage au Costa Rica avec nous.
J’y suis allé en mars 2015, mais tes images et le résumé de tes explorations et aventures me donnent le goût d’y retourner plus tôt que tard.
Surtout que je n’ai évidemment (et visiblement) pas tout vu ;-)
(mais j’espère bien éviter la tourista maxima).
Alain
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- sophiethibaultphoto dit :
  17 février 2019 à 20 h 42 min
  
  Un grand plaisir de partager avec des gens qui apprécient la photographie et les voyages. Merci, Alain!
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